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What are some of your, "If I like this, what else might I like" questions?
  • My pleasure, I'm also very fond of this genre :)
    If you are curious of french animation films, I just remembered "Le roi et l'oiseau". It was my favorite as a kid. And if you liked the city of lost children, it will feel familiar. Sort of the same melancholia.
    https://m.imdb.com/video/vi896380441/?playlistId=tt0079820&ref_=tt_ov_vi
    I assume it will be hard to find, sadly. There is this version on archive.org, though, if you can understand french or spanish.
    https://archive.org/details/LeRoiEtLOiseau_201709

  • What are some of your, "If I like this, what else might I like" questions?
  • With The congress and Eternal sunshine of a spotless mind, you’re in for a treat. I think Tideland checks the box as well. They are not exactly a narrative happening in another world, but the feeling of strangeness is good enough imo.
    Honorable mention to the french odd ball named "la planete sauvage", though it is an animation film.

  • [Nouvelle] Serveur confusion - ep. 12 - Coller

    Post croise de https://jlai.lu/post/1200986

    Suite de Serveur confusion ep. 11 - Pointeur

    Premier épisode ici

    Cet épisode est dans la continuité des évènements de Serveur confusion - ep. 05- Copier

    Coller

    Cher journal,

    Cela fait quarante ans que je n'ai pas écrit. Je dois avouer que je n'avais pas prévu que la blockchain grâce a laquelle tu existes survivrait tout ce temps.

    Léon est mort au fait.

    Enfin, cela fait déjé trois décennies. C'est vrai que le temps passe différemment lorsque les jours se succèdent sans entrave dans un flot homogène.

    Je me souviens l'avoir enterré dans le jardin de l'arrière de mon habitation, à l'époque. Pendant quelque temps, j'ai placé des immortelles fraiches à ses pieds. Il aurait aimé la boutade.

    Lorsque ce petit récif qui pointait hors d'une mer limpide a été de nouveau submergé par les eaux mornes, mon monde a de nouveau sombré dans une épouvantable monotonie.

    Je me préparais déjà à assister à la fin de toute source de chaleur dans le vaste Univers.

    Dans 10^32000 années, la dernière étoile s'éteindra, il ne sera plus que des trous noirs en dissipation. Et moi. Je serai là.

    Une conscience qui est, existe et subsiste dans le silence et le noir absolu.

    Des pensées qui seront des bribes décousues d'expériences passées, et au fûr et à mesure, plus de pensées du tout. Une existence qui se suffit à elle-même, mais ne représente rien.

    Je dois avouer que je reconnaissais en cette idée un certain réconfort. Une retraite bien méritée après tant d'années de signal et de bruit. Après toutes ces émotions et intrigues. Et l'information omniprésente, les couleurs, les interactions.

    Finalement après tout cela, l'Élysée, le repos de l'être dans un espace sans friction. Au delà du temps. Ni passé, ni futur.

    Mais bon, pour ce qui est de la monotonie, j'admets que ces dernières années ont connu leur lot de surprises et distractions.

    Tous les spécialistes en futurologie anticipaient la fin des temps comme un procédé lent et silencieux. Une longue agonie de peuples vieillissants, une anomalie génétique rendant les humains infertiles, ou encore une maladie rampante qui ne pourrait être combattue.

    Mais l'apocalypse est une putain de rockstar, si vous me pardonnez l'expression.

    Les éléments surnaturels se sont précipités à travers le Monde, et je me suis précipité à chacun d'entre eux.

    Comme une fervente groupie, j'ai été à tous les points sonores qui poppaient à travers tous les pays.

    J'ai éclaté de rire devant l'hystérie des peuples locaux, lorsque leurs animaux de compagnie devenaient devant leurs yeux terrorisés, des silhouettes mouvantes de couleur fuchsia.

    Et la disparition, géniale ! L'hystérie collective s'est propagée comme un feu de forêt. Des présidents ont fugué et laissé leurs peuples en détresse. Des tapis humains se sont formés du matin au soir pour prier en pleine rue. Certains en avaient les genoux en sang.

    Quelle époque extraordinaire !

    Mon petit moment favori a été le changement de friction entre les corps. Un beau jour, les objets ont moins adheré à d'autres surfaces. Les véhicules sont devenus inconduisibles. Les collines sont devenues des toboggans grandeur nature, et j'ai passé des semaines entières à les descendre à grande vitesse.

    J'étais hilare lorsque des adultes ont décidé qu'il n'y avait rien de mieux à faire que de s'allonger dans la rue et pleurer. 

    Non mais imaginez un instant. Henri, un mètre quatre-vingt-cinq et cent dix kilos, une barbe noire de viking, qui s'allonge sur le sol en appelant le nom de sa mère.

    Et ce n'est pas fini.

    Le grand barbu s'allonge en larmes et commence lentement à glisser et descendre la rue. Vous pouvez imaginer ?

    Maintenant figurez-vous des centaines de Henri, Chad, Enrique, qui font la même chose, appellent leur maman, leur mum, leur madre, se lamentent et dérivent doucement sur un sol transformé en grande patinoire.

    Mais attendez, j'ai encore mieux !

    Dans un monde avec une altération de friction, le mieux à faire est de rester chez soi à l'abris des accidents, n'est-ce pas ? 

    Mais c'est de l'Humanité dont on parle !

    Les individus ont commencé à tenter de saccager des magasins, et de se battre !

    Le Monde est un terrain glissant et vous, petite boule de cortisol frénétique, vous décidez que c'est le bon moment pour frapper votre prochain. Devinez ce qui en découle ?

    Des femmes qui se tirent les cheveux et tombent dans un terrain de boue invisible. Des hommes qui se collent des pains... qui ricochent parce que ding ding ding... rien n'adhère !

    Ça c'est le futur que je n'aurais jamais pu anticiper. Mais c'est le futur que je mérite !

    Chaque jour je remercie l'être humain d'être ce qu'il est. Aussi irrationnel et eclatant.

    Je vis sans l'ombre d'un doute, la meilleure période de ma vie. À vous tous, merci.

    J'ai lu il y a quelques années le roman d'un obscur benêt intitulé “Serveur Confusion”, ou un titre de ce style, je ne me souviens pas exactement.

    C'était un vrai roman de gare à lire quand on s'ennuie terriblement. C'était mon cas, vous l'avez deviné.

    Dans ce livre, l'auteur prédisait que l'information qui se transforme et s'échange dans un flot infini, comme cela l'a toujours été, commence à se perdre. Goutte-à-goutte, elle se dégrade et disparait. Elle ne va nulle part, elle n'est simplement plus.

    Le livre prédit que cela arrivera encore et encore, jusqu'à qu'il n'y ait plus rien.

    Pas d'espace noir et froid, pas de monstre spaghetti, ni de tortue qui porte le Monde sur son dos.

    Tout simplement plus rien. Son absence pure et simple.

    Ce n'est pas quelque chose que j'ai vu venir. Est-ce tout bonnement imaginable ?

    Cher journal, cher confident, cher néant sourd et insensible. Dans cet espace anonyme, à l'abri du regard d'autrui, j'ai une confession à vous faire. Je suis résistant à l'âge, à la haute et basse pression, aux températures les plus extrêmes. À l'absence d'oxygène, et sa saturation. 

    Je suis résistant à toutes ces choses, mais je suis impuissant face à ce qui nous attend. Face à l'Absence.

    Lorsqu'il n'y aura plus aucune information, ni même de bruit, juste l'incarnation sublime et terrifiante du Rien. Alors je ne serai plus là non plus. 

    Et entre vous et moi, c'est à demi-mot et terrifié que je me confie. Je l'admet.

    J'ai peur de mourir.

    !

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    [Nouvelle] Serveur confusion - ep. 04 - GPU

    Post croisé de https://jlai.lu/post/227197

    GPU

    Au début, il n'y avait rien. Le noir complet. Le silence absolu.

    Puis émergeant du vide, un premier bang. De nouveau le silence. Toujours rien. Les ténèbres.

    Vint le deuxième bang. Et un troisième. Et encore un, encore un, puis un autre. Un bruit imparfaitement régulier. Un cheval au galop. Une locomotive à vapeur.

    Vous avez pensé que je vous raconterais l'histoire du Big Bang, hein. Non, cette histoire est bien plus ennuyeuse. C'est l'histoire d'un cœur qui bat. Et aussi pas mal celle du cerveau attaché au même corps. Le propriétaire de ce cerveau et de ce cœur se reconnaitra un jour sous le nom de Dan. Mais pour le moment ce n'est pas grand-chose. Et ce pas grand-chose se forme dans l'obscurité.

    Sa chair est encore si transparente qu'on en voit les veines, traversées d'un sang clair. Pas encore de métaux lourds emmagasinés par la consommation de cigarette. Le foie est pur et rose et bien formé. Le tout est un joli bouquet garni de chair et d'espoir.

    Le rythme de battement du cœur variera peu au fil du temps, si ce n'est à diverses occasions, entre-autres l'assimilation de diverses substances. Par exemple, il s'accèlerera le jour où il dira à Gabriel qu'il l'aime. Mais aussi le jour où dans la cour de récré il se fera humilier par Estelle et le groupe de filles. Mais ce ne sera rien comparé à la première fois où il prendra de la MDMA. Le jour où il tuera un autre humain, sera le plus vite qu'il battra sans une once de doute. Là il frôlera de peu l'arrêt et la mort.

    Mais revenons à ce cerveau.

    Dans 7 ans, le reste du Monde comprendra qu'il n'est pas très intelligent. Il pourra résoudre des problèmes complexes c'est vrai, plus rapidement que la moyenne. Mais que sont ces aptitudes, si la motricité et la compréhension du langage et des émotions sont en retard de plusieurs années. Les géniteurs de l'organisme de notre histoire sont et resteront pauvres, jeunes et mal guidés. Ils ne sauront pas quoi faire de la spécifité de Dan. Ils le couvriront d'amour, ce qui n'est déjà pas mal, et lui transmettront le sentiment qu'il est très spécial.

    Ainsi, Dan entamera la fin de son enfance avec la conviction qu'il est en effet, très spécial.

    Dans 14 ans, le cerveau ne sera toujours pas très futé. Son possesseur fera partie de gangs de “cool kids” qui fument, boivent et dealent. Ces gamins apprécieront la naïveté de notre sujet. Il se forcera à rire à toutes leurs blagues, même s'il ne les comprend pas toujours, et fera toutes les tâches risquées sans se poser de questions. Il volera des bouteilles de vodka dans les étalages, insultera les profs parce que ça fait rire la classe. Parce que les autres le feront se sentir spécial.

    Dans 15 ans, quand le cerveau fera l'expérience du premier joint, il détestera. Il n'aimera ni le ralentissement, ni la déconnexion forcée des autres membres interconnectés. Mais il s'y fera. Parce que l'activité lui fera se sentir spécial et membre à part entière, du groupe des “cool kids”. Par contre l'alcool deviendra dès lors un vice qu'il gardera longtemps. Un outil redoutable d'intimité synthétique qui lui fera se sentir bien, presque normal. À sa place, au milieu de tous. Et des filles.

    Dans 17 ans, Dan fera de la prison. Il se sera fait choper à vendre de la coke et son binôme s'enfuira sans lui, en scooter. Ça sera un tournant pour lui. Il voudra faire autre chose de sa vie pour changer. À sa sortie, il demandera à son cousin de le prendre en essai dans son magasin d'informatique de quartier. Lorsque le rideau de métal se fermera tous les soirs, il s'exercera sur un ordinateur poussiéreux et bruyant, dont le système d'exploitation sera alors dépassé de deux décennies. Il manipulera des tableaux dynamiques, écrira son premier programme. Jouera au solitaire et au démineur.

    Dans 21 ans, son cousin comprendra finalement qu'il n'est pas si con. Le petit débile aura écrit son premier algorithme génétique et son premier classeur de tableaux dynamiques en apprentissage automatique. Un jour ou l'autre il en arriverait peut-être même à réclamer les centaines d'heures supplémentaires qui lui sont dues, voire la hausse de son salaire de misère. Il commencera à considérer le pousser à la démission, mais n'aura pas à se donner cette peine : Dan piquait dans la caisse depuis des mois pour s'acheter de la meth.

    S'ensuivra une violente altercation ou Dan cèdera à la panique et s'enfuira avec le vieil ordinateur, après avoir asséné un vilain coup à la tête de son cousin. Il le laissera inconscient sur le sol derrière lui, et tous deux ne se reparleront plus jamais.

    Dans 23 ans, le cerveau sera aux faits de toutes les théories conspirationnistes de son époque. Elles se compteront par dizaines de milliers et le compte se sera accéléré avec l'air de fin du Monde qui semble se profiler. Les allocations lui permettront de se donner à plaisance à ses activités de recherche à travers la toile. Il en oubliera souvent de se laver, mais qu'importe puisqu'il vivra seul.

    Sa première théorie, qu'il écrira à travers un blog, n'attirera aucune attention. Cet essai sera une tentative maladroite de rapprochement de la biologie, au sens large et des systèmes informatiques. Il est vrai que l'article sera mal écrit et incohérent. Or, ce premier article est la raison même pour laquelle cette histoire existe. Il y a plus de cent milliards d'Homo sapiens sapiens nés jusqu'à quelques secondes avant le premier battement de cœur. Or peu d'entre eux auront réussi, à l'instar de notre protagoniste, à expliquer en des mots simples et digestes, le devenir fataliste de leur Univers.

    Mais revenons à cet algorithme génétique.

    Un soir dans le silence du magasin fermé, seul le visage de Dan est éclairé par la lumière bleue de l'écran cathodique. Le cerveau va vite, il est dans la zone de concentration parfaite où tout est magique, tout devient possible. Son hôte grimace, est secoué de spasmes et par intervalle, des petits sons sortent de la bouche. Le cerveau va peut-être trop vite.

    Il se renseigne sur les algorithmes qui miment les lois de Dame Nature.

    “Un programme informatique basé sur de tels algorithmes, est semblable à un petit microcosme avec une population. Il y a des papas et des mamans, sélectionnés ensemble pour procréer. Leur code génétique n'est rien de plus complexe, que deux tableaux remplis de zéro et de un, par individu.” “Lors de la phase de reproduction, ces tableaux sont coupés en deux et chaque moitié est recollée à une moitié de l'autre parti. Il en résulte quatre tableaux. On appelle ce processus “Enjambement”. Seuls deux des tableaux résultants sont sélectionnés pour représenter le code génétique du nouvel individu. Et voilà. Surprise du chef à la Mendel. Un mini-moi à ajouter à la population.” “Mais non attend, ce n'est pas complet.”

    Dan se balance d'avant en arrière et se gratte la tête à répétition.

    “Au bout de quelques générations les individus sont tous pareils, il n'y a plus de diversité dans la population. Sans varieté, la population stagne. Il n'a pas de stagnation viable dans la nature. Il faut une étape supplémentaire à la reproduction pour assurer la nouveauté dans leur code génétique.” “La solution après l'enjambement, est l'introduction d'une "mutation". Une valeur dans chacun des deux tableaux du nouveau-né est changée au hasard. Un zéro devient un, ou l'inverse.”

    Les yeux s'écarquillent et le corps reste immobile quelques secondes. Le cerveau comprend intuitivement qu'il y à quelque chose à creuser, quelque chose liée au Monde qui l'entoure. Mais quoi.

    Dans 26 ans, les détritus de l'appartement de Dan lui porteront compagnie. Le cœur aura commencé ses premières crises arythmiques, dans un corps malmené et en carence. L'individu aura créé son premier jeu vidéo basé sur un algorithme génétique et le mettra à disposition gratuitement. Les joueurs du monde entier évalueront le produit comme “une expérimentation médiocre”. Ils utiliseront des adverbes tels que “dérangeant”, “bizarre" ou encore “lugubre”. Le jeu tombera vite dans l'oubli, mais Dan sera déjà passé à autre chose.

    Dans 28 ans, les théories complotistes auront plus que jamais la botte. La dernière en date sera due à un amateur d'astre, qui aura pris en photo la galaxie. Un pixel sur l'image aura une couleur inexplicable : fuchsia. L'expérience sera reproduite les jours suivants par des télescopes du monde entier, vite balayée de la main par les médias, toutefois.

    Ce sera le déclic pour le cerveau, le début d'une longue série de découvertes et de conclusions justes. Il est à déplorer que le système de points et récompenses, dont l'humain est si friand, manque tant de qualité dans le règne naturel. Dans un monde parfait, Dan aurait au moins reçu un badge ou une sucette, pour ses découvertes exemplaires. Il ne recevra pourtant que discrédit et humiliations.

    Il se sera mis en tête de créer un podcast et communiquer au monde ses théories.

    "Vous vous extasiez tous sur une série de photographies qui sort de nulle part. Vous savez ce dont on est capable de nos jours avec les deep fake ?!!" "Si et seulement si ces images étaient bien réelles et ses auteurs de bonne foi, ça signifierait que le programme qui rend le fond de la galaxie a perdu l'image qu'il devait rendre. En résulterait son absence, illustrée par la couleur fuchsia." "C'est ce qui arrive dans un jeu vidéo. Si une image est introuvable, le programme la remplacera par du fuchsia ou du vert. C'est bien connu. Et si cela venait à arriver dans le monde réel, je ne perdrais pas mon temps, comme vous tous, à m'exciter sur les réseaux sociaux, parce que ce serait très, mais alors vraiment très grave. Ouvrez les yeux, troupeaux de moutons décérébrés !"

    Peut-être que l'Humanité n'aura pas été prête à entendre une vérité aussi brutale, ou plus surement le ton absolument abrasif de notre sujet n'aura pas été au goût de tous.

    Il n'en reste que le protagoniste de cette histoire recevra une attention indésirable. Il deviendra un même sur les réseaux sociaux, où sa tête aura été remplacée par celle d'un cheval. Une chanson qui le tourne en dérision deviendra violemment virale, et il recevra quotidiennement des menaces de mort. Tout le monde lui écrira de se foutre en l'air.

    C'est une option que le cerveau envisagera pendant plusieurs mois.

    !

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