Culture : « J’appartiens à une génération qui a vécu toute son existence avec en bruit de fond le mot "disparition" » : Djabril Boukhenaïssi
Culture : « J’appartiens à une génération qui a vécu toute son existence avec en bruit de fond le mot "disparition" » : Djabril Boukhenaïssi
L'ambition de la Maison Guerlain et de Lee Ufan Arles pour ce nouveau prix d'art contemporain est d'« encourager des productions artistiques résolument
L’ambition de la Maison Guerlain et de Lee Ufan Arles pour ce nouveau prix d’art contemporain est d’« encourager des productions artistiques résolument altruistes et responsables, ouvrant de nouveaux dialogues avec la nature ». Le tout premier lauréat du Art & Environment Prize se nomme Djabril Boukhenaïssi, il a trente ans, est diplômé des Beaux-Arts de Paris et pratique notamment la peinture figurative et la gravure. Il bénéficiera d’une résidence suivie d’une exposition dans l’espace MA à Lee Ufan Arles l’été prochain.
Djabril Boukhenaïssi, Camélia, 2020 © Galerie Sator
Si Djabril Boukhenaïssi travaille la notion de disparition, il s’intéresse également à celle d’artificialisation en se demandant : Par quoi remplace-t-on ce qui a disparu ? « J’ai 30 ans, j’appartiens à une génération qui a vécu toute son existence avec en bruit de fond, le mot « disparition ». Déjà petit, on me parlait de la disparition des emplois par exemple, la disparition de la neige, la disparition des espèces. Parfois je suis assez étonné des réponses de l’humanité. Il y a une espèce de résurgence systématique d’artificialisation des phénomènes naturels. Il n’y a plus de neige, on produit de la fausse neige. Il n’y a plus d’abeilles, on propose de faire des abeilles robots qui pollinisent.»